La Belgique obtient la reconnaissance européenne pour la forte pression migratoire : « La solidarité ne peut aller sans responsabilité »

Dans son évaluation du premier cycle de solidarité, la Commission européenne reconnaît que la Belgique est l'un des États membres les plus touchés par les mouvements migratoires secondaires au sein de l'Union européenne. Elle confirme que notre pays fait plus que sa « juste part » - c'est-à-dire le rapport entre le nombre de demandeurs d'asile que nous accueillons, la population et le PIB - et que la pression sur le système d'accueil belge est exceptionnellement élevée.

Le cycle de solidarité est un nouveau mécanisme prévu par le Pacte européen sur la migration et l'asile qui évalue chaque année la répartition de la pression migratoire au sein de l'UE. Certains États membres situés à la frontière extérieure pourront bénéficier de contributions de solidarité en raison de leur situation particulière, car ils sont soumis à une pression aiguë.

« La Commission indique que la Belgique risque également de se retrouver dans la même situation », souligne M. Van Bossuyt. « Nous apprécions qu'elle reconnaisse notre réalité difficile, mais la solidarité ne peut fonctionner que si chacun assume ses responsabilités. »

La Commission stipule également explicitement que les États membres qui bénéficient de la solidarité doivent respecter les règles européennes, y compris les obligations de Dublin. « Ce principe est essentiel pour nous », déclare M. Van Bossuyt. « Pas de solidarité sans responsabilité. Mais cela ne sera évalué pour la première fois qu'en juillet 2026. C'est beaucoup trop tard. Il nous manque un plan d'action concret pour suivre la conformité dans les mois à venir. La solidarité ne doit pas être un chèque en blanc. »

Le montant exact de la contribution belge n'est pas encore connu et sera calculé sur la base de notre « juste part ». Les États membres négocieront ce point dans les semaines à venir. La Belgique s'efforcera de limiter autant que possible sa contribution.

Van Bossuyt souligne que la Belgique opte résolument pour des contributions financières plutôt que d'accueillir encore plus de demandeurs d'asile. « Pour ce gouvernement, il est clair que le système belge est toujours surchargé. Grâce à des contributions financières, nous pouvons aider d'autres États membres situés aux frontières extérieures à prendre des mesures structurelles afin que les migrants ne transitent plus par la Belgique. » 

« La Belgique reste un partenaire loyal en Europe », conclut Van Bossuyt, « mais la solidarité doit être équilibrée. Nous attendons des États membres qui reçoivent cette aide qu'ils assument dès à présent leurs responsabilités. C'est la seule façon de garantir le bon fonctionnement de ce système. »