Vingt États membres soutiennent l'appel belge en faveur d'une approche européenne commune pour le retour des Afghans en situation irrégulière et criminels

L'appel lancé par la ministre de l'Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt, en faveur d'une approche européenne coordonnée pour le retour des Afghans en situation irrégulière et criminels trouve un large écho en Europe. Vingt États membres ont entre-temps signé une lettre commune adressée au commissaire européen chargé de l'asile et de la migration, Magnus Brunner, dans laquelle ils plaident en faveur de mesures concrètes visant à permettre le retour volontaire ou forcé des ressortissants afghans qui n'ont pas de droit de séjour légal dans l'UE, et en particulier ceux qui constituent une menace pour l'ordre public.
« Les États membres, du nord au sud, d'ouest en est, se heurtent au même mur : nous ne pouvons pas renvoyer les Afghans en situation irrégulière ou criminels, même après une condamnation. Cela sape la confiance de nos citoyens dans la politique d'asile et compromet notre sécurité. Il est temps d'aller de l'avant ensemble. »
Appel européen à l'action
Les signataires demandent à la Commission européenne de placer les accords de retour avec l'Afghanistan en tête de son agenda et de s'engager à trouver des solutions diplomatiques et pratiques permettant un retour sûr et ordonné.
Van Bossuyt : « Sans un retour définitif, toute politique d'asile et de migration est vouée à l'échec. L'UE doit envoyer un signal clair : ceux qui n'ont pas droit à la protection ou au droit de séjour en Europe et qui, de surcroît, menacent notre société, doivent retourner dans leur pays. »
Concrètement, la ministre Van Bossuyt propose dans sa lettre de donner à Frontex un rôle plus important dans le retour volontaire et la réintégration des Afghans, afin de mieux coordonner les efforts et d'utiliser plus efficacement les ressources nationales. Elle invite également la Commission européenne à continuer à travailler sur les possibilités de retour forcé, en accordant la priorité aux personnes qui constituent une menace pour l'ordre public ou la sécurité nationale.
En outre, elle demande une coopération plus étroite entre la Commission européenne, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et les États membres disposés à agir conjointement, notamment par le biais d'une mission conjointe au niveau administratif en Afghanistan, en vue, entre autres, de l'identification. Enfin, elle plaide en faveur de résultats concrets d'ici la fin de l'année au sein du réseau de haut niveau sur le retour et d'autres forums européens, afin que la politique européenne en matière de retour progresse.
Des chiffres inquiétants
Il est urgent d'agir. La moitié des demandes d'asile afghanes sont rejetées. Aujourd'hui, 2 815 Afghans séjournent encore dans des centres d'accueil belges. En outre, une partie de ce groupe pose un problème de sécurité dans nos centres d'accueil fédéraux. « En 2024, les Afghans occupaient la deuxième place en termes de nombre d'auteurs d'incidents graves dans nos centres d'accueil », explique Van Bossuyt. « Nous ne pouvons pas continuer à ignorer cela. » Elle fait également référence aux problèmes en dehors des centres, tels que les récentes agressions à l'arme blanche à Anvers et à Roulers.
Moment opportun
Avec le soutien de 20 États membres, la Belgique souhaite désormais prendre l'initiative pour faire avancer le dossier. « C'est le moment opportun », déclare Van Bossuyt. « Nous avons envoyé un message clair et fort à la Commission européenne : nous ne pouvons plus nous permettre de rester les bras croisés. Il est grand temps d'adopter une approche ferme et commune afin que l'Europe reprenne le contrôle de la migration et de la sécurité. »
Les pays suivants ont signé la lettre :
Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Suède